L'éco-centre de Yayeme

Après 15 ans d’itinérance en Afrique de l’Ouest, Via Brachy concentre depuis 2013 ses activités à Yayeme, un village de 1500 habitant-e-s dans la région de Fatick au Sénégal, au coeur du Siné Saloum, avec lequel elle a progressivement tissé des relations privilégiées.

L'Eco-centre est un projet de solidarité internationale. Il est né de la volonté d'habitants de Yayeme et de Via Brachy, après 6 années de collaboration dans le cadre des voyages organisés par l'association à la période estivale, de joindre leurs forces pour faire face à deux difficultés locales majeures : 

  • le manque de ressources monétaires des ménages, qui se traduit par des difficultés à satisfaire les besoins de base (accès à l'éducation, à la santé, à une alimentation de qualité, à l'énergie, à la mobilité...) et à se projeter dans l'avenir ;
  • la dégradation de l'environnement : accélération du processus de désertification, salinisation des sols, disparition progressive de la mangrove, multiplication des phénomènes métérotologiques violents... en raison du dérèglement climatique d'une part et de pratiques préjudiciables à la préservation du milieu (déforestation...).

L'éco-centre se veut un centre de ressources pour le développement durable de la localité. Il propose de :

  • lutter contre la précarité : en générant des revenus pour les familles et les groupements économiques du village (vente de mangues séchées, d'huile de coco, de chutney..., nuitées touristiques) ;
  • renforcer la souveraineté alimentaire des villageois, via notamment le séchage de céréales à l'aide de séchoirs solaires ;
  • favoriser la créativité citoyenne et le dialogue interculturel : en offrant un espace mettant en relation des Yayémois, des formateurs Sénégalais et des personnes venues d'ailleurs.

Il est à la fois un lieu :

  • de production (différents produits locaux sont transformés et stockés dans les ateliers mutualisés, puis commercialisés au Sénégal et à l'étranger) ;
  • de démonstration et de formation (technique, professionnelle) ;
  • d'échange et de sensibilisation (à l’environnement, à un autre développement, à une citoyenneté active) ;
  • d’accueil pour des activités de tourisme responsable et solidaire.

Depuis la création du projet en 2013, les choses ont bien avancées !

Après le temps de la concertation, la création d'un comité de pilotage, l'aménagement du site (construction d'un puits, d'une première case / bureau, d'un jardin) et la recherche de financements, nous sommes passés à la vitesse supérieure à partir de 2016 avec la construction :

  • d'un atelier mutualisé comprenant un atelier ouvert, un laboratoire de transformation et un espace de stockage ;
  • d'une case à palabres, lieu de formation et de restauration ;
  • d'un espace de cuisine.

En 2017, nous avons également installé une pompe au fond du puits afin d’avoir l’eau courante dans le laboratoire.

D'importantes quantités de mangues séchées ont été produites en 2016 et 2017 mais nous déplorions beaucoup de pertes car la mangue est riche en eau et les séchoirs solaires dont nous avions équippé l'éco-centre ne permettaient pas un séchage suffisamment rapide des fruits. Nous avons donc cherché de nouveaux modèles de séchoirs, que nous sommes parvenus à mettre en place dès le printemps 2018 en partenariat avec le CIRAD et grâce à une campagne de financement participatif.
Le séchoir à gaz que nous avons construit ensemble permet une production stable et de qualité. L'Institut Technique Alimentaire (ITA) Sénégalais s'y intéresse et un premier essaimage du séchoir a eu lieu en 2021 à St Louis du Sénégal.

Depuis 2018, les activités de l’écocentre se sont diversifiées. Il y est désormais produit de l'huile de coco (à l'aide d'une centrifugeuse), des chutneys, des confitures ainsi que des céréales séchées suite à la formation d'un groupe de villageoises début 2020. Nous soutenons nos partenaires dans leur développement à travers le financement de formations et d'équipements.

Nous prévoyons à terme la construction d'une à 2 cases d’accueil pour des voyageurs afin que l’écocentre puisse également être un lieu de rencontre et d’échange interculturel.

Nous remercions chaleureusement toutes celles et ceux qui nous ont soutenus dans le développement de ce projet (a travers notamment nos campagnes de financement participatif) ainsi que les collectivités et les fondations qui nous ont accordé leur confiance.

Nous vous invitons à suivre l'avancée du projet sur notre page Facebook : Yayeme Eco-Système.